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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 12:16

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lorca L’enfer des vivants n’est pas chose à venir ; s’il y en a un, c’est celui qui est déjà là,
l’enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons d’être ensemble. Il y a deux façons de ne pas en souffrir.
La première réussit aisément à la plupart : accepter l’enfer, en devenir une part au point de ne plus le voir.
La seconde est risquée et elle demande une attention, un apprentissage, continuels : chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer, 
et lui faire de la place. 
Italo Calvino
Les Villes invisibles

 

Chacun sait que les envies, les rêves et les projets, ça ne manque pas.

Et cette matinée de printemps, nous marchons dans la ville en nous demandant bien pourquoi il faudrait séparer les désirs qui nous habitent de tout ce dont ils se nourrissent, pourquoi ne pas les déployer et emprunter certains des chemins qu’ils nous dessinent.

 

Sans doute, l'ambiance de notre époque se définit par des séparations : nous avons appris à transformer des impulsions en « projet », à réduire nos amitiés à des "contacts" ou à considérer les rencontres comme des « expériences » de plus.

En fait, nous avons si bien appris à nous considérer nous mêmes comme détachés de nos désirs, livrés à un vent tiède, fade, qu'il devient effectivement possible de regarder vivre les "autres" par la fenêtre d'un café ou d'envisager la lecture comme une distraction de plus.

 

Pourtant, nos désirs sont des forces, ils nous portent vers le besoin de faire monde.

Nous savons bien qu'en nous et par delà se trouvent des paysages, des points irréductibles, des manières de faire qui constituent des charmes et dont les formes sont heureusement multiples.

Nous en faisons quotidiennement l'expérience. Il y a des regards qui disent nos façons d'être et tiennent lieu de paroles.

Il est aussi des relations indissolubles, pensez, par exemple, comme la neige est l'expression du silence.

Ou comme le soir certains oiseaux ne parviennent à se distinguer du feuillage qui les abrite que par le langage qui leur est propre.

Nous savons de même qu'il y a des livres que nous sommes faits pour rencontrer, que l'idée d'un thé bien chaud convoque des souvenirs et présage des moments agréable avec nos familles, nos amis, ceux qui le deviendront, que nous avons parfois besoin pour vivre, d’enchanter certains objets.

C'est de là que nous partons.

Ouvrir en ville un lieu qui se fasse porteur d'une multiplicité de mondes, traversés par des voix, des odeurs, des couleurs. Donner à notre disposition pour les rencontres le soin qu'elle mérite.

Comme le font les bons livres.

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