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Cette lecture m'a procuré une sensation rare : les "problèmes de la vie", les tourments quotidiens ou fondamentaux me sont apparus comme en pleine lumière, c'est à dire dévoilés ou décrits exactement comme il le fallait pour que je les retrouve de façon familière.
Les trois nouvelles du Bel été sont des histoires de jeunesse, d'amour, de passions. Ces choses là sont banales et essentielles. Précisément chez Pavese, en suivant un personnage dans une soirée mondaine ou lors d'une sortie entre camarades, on se voit soi-même, on croirait entendre le récit d'un ami, malgré le décalage du temps, le changement de l'époque. On est dans une tête et dans les doutes de tout le monde, on sent les enthousiasmes et les déceptions. Comme lorsque vous voyez se jouer un drame, un vrai, et que vous avez l'impression de tout comprendre, de bien voir ce qui se passe et pourquoi c'est important tout autant que c'est "normal". Alors ça pourrait s'appeler "la condition humaine". C'est comme ça dans Le bel été, je serai tenté de dire : "il a bien compris". Ce sont des histoires très prenantes et nuancées, il y a de belles pages sur le doute et l'ennui mais sans longueur, une vraie bonne découverte.
On y trouve aussi quelque chose de l'Italie, pas seulement dans les paysages ou dans les ambiances, mais aussi dans l'écriture, qui couve une certaine cruauté. Comme une paresse, une sorte de laisser-aller, qui recouvre la brutalité de la misère, et l'éclat des passions. Ce Bel été n'est pas très heureux, pourtant, on voit le grand soleil, les courses dans la ville, les baignades dans la campagne, et les corps qui respirent, parfois éblouis de bonheur, puis vite écrasés.